la tech ne séduit pas les femmes

Le secteur de la tech recrute mais peine à séduire les femmes

Les opportunités de carières ne manquent pas dans le secteur de l'IT et des technologies en général. Mais faute de candidates, le secteur reste majoritairement masculin. À l'occasion de la Journée Internationale des droits des femmes, nous avons voulu faire le point sur la situation et présenter les actions mises en place par TD SYNNEX pour encourager la place des femmes dans la tech.

2070. Selon une estimation de la fondation Femmes@numérique, c’est l’année à laquelle la parité pourrait être atteinte en France dans le secteur du numérique. Alors que la présence des femmes dans le numérique ne progresse que de 1% par an, les technologies elles ne cessent de s’accélérer… au risque de laisser du monde au bord de la route et de priver la société de forces vives et de talents.

 

« Il y a aujourd’hui moins de femmes dans l’IT », constate Elisabeth Moreno dans une interview à EDI. Dans cet entretien, l’ancienne Ministre déléguée charge de l’Égalité femmes-hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances,(2020 à 2022) s’alarme du manque d’engouement des jeunes filles pour la tech. « Elles ne sont que 2000 au lycée à avoir opté pour la filière numérique et sciences informatiques ». Pourtant, les besoins et les opportunités dans ce secteur sont énormes. « Le numérique proposera 845 000 nouveaux postes d’ici 2030 », précise l’ancienne ministre qui cite une étude de l’Institut Montaigne.

 

Sur le site de la fondation, les autres chiffres présentés ne sont pas plus encourageants :

• En 2022, la part des femmes exerçant dans le numérique était de 23% (Source : INSEE)

• Les BTS informatiques ne comptent que 6% d’étudiantes (source : Ministère de l’Education Nationale de la jeunesse et des sports, 2022-23-DEPP)

• Elles ne sont 17% à suivre des études d’ingénieur informatique. (Source : Repères et référence statistique 2023 – MESR-DEPP)

• 3% des lycéennes choisissent la spécialisation numérique et sciences informatiques.

À responsabilités égales, les femmes gagnent 15% de moins que les hommes

Côté emploi, la tech peine à recruter. En 2022, sur 945.000 offres, 85 000 postes n’ont pas trouvé de candidat(e)s, et « la pénurie de main d’œuvre va s’accélérer », annonçait Anthony Babkine, dans son intervention au Tech For Tomorrow organisé par TD SYNNEX en octobre 2023. Cofondateur de l’association Diversidays, il milite pour la diversité et l’égalité des chances et accompagne la reconversion professionnelle des talents sous-représentés ou discriminés dans les métiers de la tech et du numérique.

 « Chez TD SYNNEX, nous luttons contre les discriminations à l’embauche et nous veillons à l’égalité salariale et à l’égalité des chances », rappelle Sophie Lachaux-Vaillier, Directrice des Ressources Humaines. « Je suis fière de rappeler que notre entreprise compte 50% de femmes. Par ailleurs, plus de 40% de femmes sont à des postes de managers et directeurs. L’inclusion des femmes dans notre écosystème n’est pas seulement une question de justice sociale, c’est la clé pour le développement pérenne de notre entreprise. Et nous allons continuer de progresser grâce au comité Elevate (1). »

 

Chez TD SYNNEX, nous avons créé un programme de développement pour les femmes managers, leur permettant d’accéder à des postes de directeurs et plus dans les prochaines années. Dans ce programme, un système de mentoring est disponible : elles peuvent choisir un mentor parmi les dirigeants à travers toute l’Europe. En France, nous travaillons sur des actions de co-développement en faveur de l’égalité hommes-femmes, accessibles aussi bien aux femmes qu’aux hommes.

L’inclusion des femmes dans notre écosystème n'est pas seulement une question de justice sociale, c’est la clé pour le développement pérenne de notre entreprise.

Sophie Lachaux-Vaillier - Directrice des Ressources Humaines

La rémunération n’est pas le seul facteur bloquant et les freins psychologiques pèsent aussi lorsqu’il s’agit d’orienter sa carrière dans le secteur de l’informatique et des nouvelles technologies. « Ça n’est plus de mon âge, je n’ai pas les bons diplômes, j’ai peur de ne travailler qu’avec des hommes, j’ai peur des stéréotypes… » font parties des craintes les plus fréquemment émises par les femmes. Pour Anthony Babkine, ces peurs s’expliquent par le manque de figures inspirantes. « On ne devient pas ce que l’on ne voit pas », insiste l’entrepreneur social.


Une peur qui vient bien souvent de l’éducation et de la société qui exige davantage des femmes que des hommes. Dans sa conférence TEDTalk de 2016, Reshma Saujani, fondatrice de Girls Who Code, en faisait le constat : « Nous apprenons à nos filles à être parfaites, et à nos garçons à être courageux. J’ai besoin que chacun d’entre vous encourage chaque jeune femme qu’il connaît à être à l’aise avec l’imperfection ».


Un appel qui fait écho à celui de Virginia Rometty, ancienne présidente-directrice générale d’IBM de 2012 à 2020 : « La croissance et le confort ne coexistent pas. C’est particulièrement vrai dans le monde de la technologie, et c’est pourquoi j’encourage toutes les femmes à embrasser les défis, à prendre des risques et à ne jamais cesser d’apprendre. C’est ainsi que nous ferons évoluer la place des femmes dans la tech. »

Radia Perlman, "la mère d'Internet"

Moins célèbres que leurs homologues masculins, des informaticiennes et des chercheuses ont pourtant marqué l’histoire de l’informatique. 

Surnommée « la mère de l’Internet », Radia Perlman (née en 1951) a conçu l’algorithme derrière le protocole Spanning Tree (STP), qui est essentiel pour le fonctionnement des réseaux informatiques modernes. Son travail a permis de créer des ponts entre les réseaux et de rendre possible ce que nous appelons aujourd’hui « Internet ».

Ada Lovelace (1815-1852) est considérée comme la première programmeuse informatique de l’histoire. Elle a écrit ce qui est reconnu comme le premier algorithme destiné à être exécuté par une machine. Ses travaux sur la machine analytique de Charles Babbage ont jeté les bases conceptuelles de la programmation informatique.

Amiral de la marine américaine et informaticienne, Grace Hopper (1906-1992) a développé le premier compilateur pour un langage de programmation informatique. Elle est une des pionnières du développement de langages de programmation accessibles tels que COBOL (Common Business-Oriented Language).

 

Célébrée pour sa beauté, Hedy Lamarr (1914-2000) n’était pas qu’une actrice glamrour, elle était également une brillante scientifique. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle a co-inventé une technologie de saut de fréquence qui a permis de prévenir l’interception de signaux de torpilles. Cette innovation constitue une base pour le développement ultérieur des technologies sans fil, telles que le Wi-Fi et le Bluetooth. Sa vie hors du commun a d’ailleurs fait l’objet d’un biopic en 2017, From Extase to WiFi (Bombshell: The Hedy Lamarr Story).

 

 

Citons également la mathématicienne américaine Katherine Johnson (1918-2020), dont les calculs de la mécanique orbitale ont été essentiels pour le succès des premières missions habitées dans l’espace par les États-Unis. Bien que son travail ne soit pas directement lié au développement de l’informatique, ses contributions ont été cruciales pour la trajectoire des missions spatiales, s’appuyant sur les développements en informatique et en technologie. Sorti en 2016, le film Les Figures de l’Ombre rend hommage à Katherine et à deux autres mathématiciennes afro-américaines avec laquelle elle a collaboré, Dorothy Vaughan et Mary Jackson.

 

Les développements technologiques auxquels nous assistons aujourd’hui, nous les devons en partie à ces femmes et à toutes celles qui ont osé dépasser les préjugés de genre et d’origine. Au moment où l’on s’interroge sur la façon d’encadrer l’IA, la parité et la diversité constituent des leviers essentiels pour éviter de reproduire les biais qui conduisent à l’exclusion. En les activant, nous nous assurerons collectivement que la technologie sera réellement capable de déverrouiller le potentiel de l’innovation pour toutes et tous.

(1) Le Comité Elevate a été créé afin de promouvoir l’égalité homme-femme chez TD SYNNEX. Composé de collaborateurs hommes et femmes de services différents, le Comité Elevate met en place des actions afin d’informer sur l’égalité homme-femme en général et au sein de TD SYNNEX, d’agir et de porter la voix de toutes les femmes.

Par Stéphanie O'Brien

Head of external communications