À l’occasion de la Cloud Week 2025 Channel News a rencontré Thomas Mazin, directeur de la Business Unit Cloud de TD SYNNEX. Il revient sur l’essor du modèle MSP, la place des hyperscalers et les outils d’agrégation qui simplifient la facturation et le pilotage multi-cloud.
Vous êtes souvent associés au matériel et aux logiciels traditionnels. Concrètement, que couvre aujourd’hui l’offre cloud de TD SYNNEX ?
Thomas Mazin. – Historiquement, notre activité cloud s’adresse aux partenaires hébergeurs, avec des éditeurs comme Microsoft, Broadcom ou Veeam, qui font partie de ma division. Mais nous avons aussi un pan d’activité en forte croissance : la partie hyperscaler, avec Microsoft, AWS et Google.
Vous ciblez des revendeurs en logique Managed Service Provider (MSP) ?
T.M. – Exactement. Le marché converge vers ce modèle MSP. Nous accompagnons revendeurs, intégrateurs, ESN et MSP en centralisant les contrats adaptés au modèle managé et en les aidant à construire leurs offres de services.
Cela concerne aussi des acteurs plus « traditionnels », qui vendent des services et souhaitent évoluer vers ce modèle ?
T.M. – Nous voyons beaucoup de partenaires passer d’un modèle transactionnel à un modèle basé sur la récurrence des revenus. Par exemple, en développant des offres de backup avec Veeam, mutualisées sur plusieurs clients finaux. Ces offres de services managés existent sur une grande partie de nos vendors. J’ai évoqué ma division, mais d’autres divisions TD SYNNEX travaillent aussi avec les MSP, sur des solutions comme Nutanix ou la cybersécurité.
Reprenons l’exemple de Veeam. Comment un revendeur de licences passe-t-il à une offre de sauvegarde managée ?
T.M – On ne revend plus seulement des licences : on bâtit une offre reposant sur des licences Veeam mutualisées via le contrat VCSP (Veeam Cloud & Service Provider). L’enjeu, c’est d’accompagner le changement de modèle vers la récurrence.
Le cœur de votre offre, ce sont aussi les hyperscalers. Comment aidez-vous vos partenaires à choisir, face à des catalogues de services très larges ?
T.M – Il n’y a pas de règle universelle. Nous adoptons une posture centrale grâce à un portfolio large. Nous les conseillons en tenant compte de leur typologie de clients finaux, de la taille de leurs équipes commerciales et techniques, et des investissements nécessaires dans chaque programme de partenariat. Nous intervenons aussi sur des modèles spécifiques comme le “Reseller as a Service” (REL), où nous aidons nos partenaires à construire des offres autour de la revente de cloud.
Vous proposez également une plateforme d’agrégation ?
T.M. – Notre plateforme collecte les données des consoles clients et les centralise dans une interface unique. Les partenaires pilotent la consommation, génèrent des factures et bénéficient d’automatisations – par exemple l’intégration entre StreamOne et l’ERP pour facturer automatiquement des VM consommées sur AWS ou Azure.
C’est une demande forte du marché ?
T.M. – Oui, on est passé du « mono-cloud provider » à des stratégies multi-cloud, ce qui crée un besoin de rationalisation et d’outillage pour agréger les flux de données.
Et la dynamique globale du marché ?
T.M. – Côté SaaS, on est déjà dans un TGV lancé. Sur l’infrastructure, la tendance est forte, surtout chez les Enterprise. Le défi est désormais d’adresser les ETI et le SMB, avec beaucoup d’accompagnement, d’acculturation et d’enablement. Les catalogues hyperscalers sont vastes : les partenaires doivent être accompagnés.